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conférence de consensus sur la lecture

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Conférence de consensus sur la lecture

Du 16 au 17 mars 2016,  s’est tenue à Lyon une conférence de consensus sur la lecture, sous le pilotage du CNESCO (Conseil National de l’Evaluation Scolaire) et de l’IFE (Institut Français de l’Education).

http://www.cnesco.fr/fr/conference-de-consensus-lecture/

 

Différentes composantes de la lecture y ont été abordées :

-          la maîtrise du code et l’identification des mots

-          la compréhension

-          l’entrée en littérature

-          la lecture pour apprendre

-          la lecture sur support numérique

 

 

Vous trouverez la synthèse des 47 recommandations soulevées par le jury de cette conférence ici :

http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads/2016/04/CCLecture_synthese_recommandations.pdf

et le texte entier des recommandations :

http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads/2016/03/CCLecture_recommandations_jury1.pdf

 

Cette conférence s’est appuyée sur l’étude récente menée par Roland Goigoux « Lire-Ecrire » en CP (131 classes de CP observées). Vous pouvez retrouver la présentation de cette étude sur cette vidéo dans le cadre des controverses de Descartes où Roland Goigoux débat avec Franck Ramus, directeur de recherche CNRS, professeur de psychologie cognitive. https://www.youtube.com/watch?v=OhM9A0upsSs

 

Cette étude a confirmé plusieurs choses :

-          L’effet positif d’un enseignement explicite et systématique du code alphabétique (qu’on parte du graphème ou du phonème, cela n’a pas d’importance). La qualité du décodage augmente la qualité de la compréhension. L’étude montre que le tempo de l’enseignement des correspondances graphèmes-phonèmes a son importance. Il faut enseigner au moins une dizaine (entre 12 et 15) de correspondance graphèmes/phonèmes dès les neuf premières semaines de CP. Cette étude confirme que la méthode globale (idéo-visuelle de Foucambert) est disqualifiée. Franck Ramus rappelle également qu’en 2006, un collectif de chercheurs avait disqualifié la méthode globale (idéo-visuelle) à partir de méta-analyse de recherches internationales (comme la méta-analyse du National Redading Panel en 2000 aux USA). http://www.lscp.net/persons/ramus/lecture/lecture2.html

-          L’absence d’effet manuel. Franck Ramus indique que cela est discutable même s’il rejoint Roland Goigoux sur le fait qu’il faut se focaliser sur les pratiques réelles de l’enseignant plutôt que celles indiquées par le manuel. Cela n’est pas sans rappeler l’étude de Jérôme Devieau, sociologue et statisticien à l'université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines http://www.sciences-sociales.ens.fr/IMG/pdf/rapport_enque_te_lecture_deauvieau.pdf qui avait mis en évidence un effet manuel considérable. Mais, cette étude avait fait l’objet d’une controverse assez forte d’un point de vue méthodologique. Le débat reste entier.

-          Le rôle bénéfique de l’écriture pour encoder, notamment l’écriture dictée par l’adulte. Elle a un effet croissant jusqu’à 40 minutes hebdomadaires pour les élèves faibles en écriture par rapport à l’écriture tâtonnée (émanant de l’élève).

-          L’effet positif de l’entraînement de la lecture à haute voix pour les élèves faibles en code (30 à 55 minutes hebdomadaires).

-          La nécessité d’un enseignement explicite de la compréhension

 

Roland Goigoux a souvent déploré les méthodes syllabiques (notamment « Léo et Léa) du fait que les phrases lues sont appauvries en sens. Pour autant, avec son étude, il montre que l’enseignant doit s’autoriser à dissocier les supports de lecture :

-          les supports pour faire de la lecture du code (« faire des gammes sur le code »),

-          les textes pour lire à voix haute (suffisamment déchiffrables – travail sur le code et le sens de la phrase)

-          les textes plus complexes (lus par l’enseignant) où l’on peut mener un vrai travail de compréhension (pas seulement de la lecture offerte)

 

De plus, l’étude de Roland Goigoux indique que « les classes qui utilisent des textes trop peu déchiffrables (< à 29%) sont moins efficaces alors que les classes qui proposent des textes suffisamment déchiffrables (comprenant plus de 57% de graphèmes préalablement enseignés) sont plus efficaces avec les élèves initialement faibles en code. ». Cela évite aux élèves de « deviner ».

 

Sur la compréhension, outre le travail important que la maternelle  doit mener sur le vocabulaire et la morphologie des mots, le jury recommande un enseignement explicite. Celui-ci s’entend comme le rôle de l’enseignant pour « engager les élèves à réaliser des tâches (expliciter le vocabulaire, le type de texte, les inférences, contrôler sa réponse...) d'abord avec son aide puis de façon de plus en plus autonome. »

 

Maryse BIANCO, maître de conférences à l’Université de Grenoble, dans son rapport http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads/2016/03/CC_Lecture_Synth%C3%A8se_Rapport_-Bianco1.pdf précise davantage les contours d’un enseignement explicite :

 

« L’enseignement direct (ou explicite) :

Les recherches ont conclu à une plus grande efficacité des enseignants qui mettent en œuvre un enseignement direct, défini par un ensemble de six principes qui aboutissent à un enseignement très structuré dans lequel l’enseignant dirige l’activité de l’élève au moment où il aborde une nouvelle notion pour transférer progressivement la responsabilité de la gestion de l’activité à ce dernier.

 

Les six caractéristiques de l’enseignement direct :

  1. la révision journalière : la leçon commence par 5 à 8 minutes de révisions des notions apprises précédemment ;
  2. la présentation du nouveau matériel : présenter et expliquer les nouvelles leçons (donner des exemples, poser des questions, ré-expliquer), segmenter la présentation des notions nouvelles en étapes ;
  3. la pratique guidée : guider et superviser la mise en œuvre des nouvelles notions par les élèves (poser des questions, inciter l’élève à auto-expliquer comment ils s’y prennent pour répondre aux questions) ;
  4. le feed-back et les corrections : corriger immédiatement les erreurs des élèves (ré-expliquer, penser à haute voix pour donner à voir des arguments qui conduisent à la réponse) ;
  5. le travail individuel : temps d’exercice pour que l’élève s’entraîne à utiliser la notion apprise ;
  6. des révisions systématiques, hebdomadaires et mensuelles : réactiver ce qui a été appris et favoriser l’automatisation. »

pages 6 et 7, synthèse du rapport Maryse Bianco

 

Vous pouvez également trouver des résumés de cette conférence sur ces liens :

http://www.la-croix.com/Famille/Education/Consensus-apprentissage-lecture-2016-04-07-1200751856

http://www.gynger.fr/47-recommandations-pour-mieux-enseigner-la-lecture/

http://www.gynger.fr/rechercher-le-consensus-sur-lapprentissage-de-la-lecture/

 

 

Article sur le classement de John Hattie sur les facteurs de réussite scolaire:

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Mise à jour le Samedi, 16 Avril 2016 17:55  

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